Bonjour à tous ! J’espère que vous allez bien !
La dernière fois, dans le cadre des Petits & grands blabla littéraires (datant d’Octobre…), j’abordais avec vous un genre tout particulier dans la littérature et trop souvent dénigré, car considéré comme de la littérature enfantine : les mangas. C’est donc avec un peu de retard (car j’avais à la base pour ambition de vous livrer tous les mois un article pour cette section) que je vous propose un nouveau sujet en ce mois de Janvier 2023 : le livre, un objet sacré ? Oui, je mets un point d’interrogation à la fin de ce sujet car justement, là va être le débat. Et pour ma part, j’ai déjà un peu ma réponse à cette question 🙂
Etant donné que c’est un sujet relativement vaste et qui recouvre plusieurs notions, je vous propose cet article en deux parties.
Un peu d’histoire
Le livre comme symbole de connaissance et de rareté
Très brièvement, commençons cet article avec un peu d’histoire. Comme vous le savez probablement, l’histoire du livre est intrinsèquement liée à la naissance de l’écriture qui remonte à 3300 avant Jésus Christ. Loin du format que nous connaissons aujourd’hui, l’écriture avait alors pour supports principaux des rouleaux de papyrus, la pierre ou bien des tablettes de bois ou d’argile. Ils seront ensuite progressivement remplacés par des parchemins.
A cette époque, les livres sont reproduits à la main, avec une demande croissante très fortement liée au développement de l’enseignement. Ce sont alors de véritables oeuvres d’art, composés d’enluminures et richement décorés, qui requièrent des heures et des heures de travail. Il faudra attendre le XVè siècle et l’invention de l’imprimerie par Gutenberg pour que les manuscrits prennent véritablement leur essor, grâce à une reproduction rapide et bien moins coûteuse des ouvrages.
Mais c’est le XVIè siècle qui marque la transformation de ces manuscrits vers un format de livre plus proche que celui que nous connaissons aujourd’hui : les caractères gothiques sont délaissés au profit des caractères romains, la mise en page se fait plus aérée afin de faciliter la lecture et on met également en place une numérotation des pages.
Ainsi donc, on voit bien qu’à cette période, le livre est bien l’incarnation de la connaissance et revêt un certain caractère sacré, de par sa complexité de fabrication et donc sa rareté. Bien peu de gens avant le XVIè siècle possèdent de tels ouvrages, très souvent réservés à l’élite ou bien au corps religieux de l’Eglise.
Le livre comme un objet de consommation de masse
Mais tout cela va diamétralement changer avec la Révolution Industrielle. En effet, celle-ci est à l’origine de nombreuses innovations techniques qui font impacter fortement l’imprimerie. La presse mécanique fait son apparition, puis la presse rotative en 1860, et le papier, alors issu de chiffon est désormais fabriqué avec du bois, et alors que l’on imprimait auparavant directement sur des feuilles de papier, on passe à un format de bobine de papier.
Cela va donc favoriser très largement la diffusion des ouvrages et surtout permettre une diversification du lectorat, grâce à des livres bien plus accessibles.
Vers le numérique et la digitalisation
Une autre transformation importante pour le livre arrive avec l’apparition du numérique et de la digitalisation. A l’heure du dématérialisé et de l’Internet, les livres ne font pas exception à cette tendance. En réalité, si le livre numérique a surtout pris son essor avec l’arrivée des tablettes dédiées, sa création a bien des années auparavant, et plus précisément à l’année 1971. Sa version commerciale ne fera son apparition que des années après en 1998 avec des titres vendus en ligne. Aujourd’hui, les livres numériques sont disponibles sur de nombreux formats : ordinateur, smartphone, tablette, liseuse, …
(Veuillez m’excuser pour le placement de produit absolument involontaire sur l’image ci-dessus)
Je vous mets une citation trouvée sur internet qui illustrent bien cette ère numérique et sa réalité :
« Mais, contrairement aux pronostics un peu rapides de quelques spécialistes enthousiastes, le papier n’est pas mort pour autant et les adeptes du « zéro papier » restent peu nombreux. Beaucoup d’entre nous sont toujours amoureux du livre imprimé, à la fois pour son côté pratique et pour le plaisir de l’objet, tout en reconnaissant les nombreuses qualités du livre numérique. »
Je finirais cette partie historique sur cette citation car c’était précisément un des aspects que je voulais aborder pour ce débat de livre sacré et qui me permet de faire la transition avec ma seconde partie sur mon avis personnel.
Et moi, qu’est-ce que j’en pense du livre numérique ?
Personnellement, sur la question du livre numérique, j’ai clairement un parti pris très tranché : je DÉTESTE ! Tout simplement ! J’ai d’ailleurs une petite anecdote à ce sujet. J’ai toujours été une grande lectrice, et forcément cela posait quelques problèmes de logistiques quand nous partions en vacances. Alors, mes parents ont décidé que m’offrir une liseuse pour mon anniversaire était la meilleure solution. Et malheureusement, quand ils ont vu ma tête se déconfire alors que j’ouvrais mon cadeau, ils ont vite compris que ce n’était pas pour moi… Je n’ai jamais ouvert le carton et je l’ai ramené en magasin quelques jours après. C’est dire mon aversion pour le livre numérique.
Je crois que je suis beaucoup trop attachée à cette idée du papier et de cette odeur si réconfortante qui émane d’entre les pages d’un véritable livre. J’ai besoin de tenir cet objet entre mes mains, de tourner les pages physiquement et non pas d’appuyer sur une flèche sur un écran. J’aime sentir le papier sur la pulpe de mes doigts, ressentir les différences de texture, d’épaisseur, de grammages, entre les différents ouvrages. J’aime voir les différentes polices d’écriture. Et surtout, j’adore les couvertures ! Certes, la version numérique est la même, mais il n’y a pas cette notion de toucher et de relief que seul le papier retranscrit. J’adore également avoir tous mes livres autour de moi, (bien) rangés sur mes étagères.
J’ai bien conscience d’un côté que ce n’est qu’un attachement purement matériel, mais je crois aussi que c’est le symbole d’une certaine nostalgie. J’aime voir tous les livres que j’ai lus par le passé, et pour mesurer physiquement l’étendue de ma lecture. Je ne sais pas si c’est très clair… Et ce n’est pas véritablement le cas sur un support numérique. Il existe bien des listes avec nos lectures passées, mais personnellement, cela ne me fait pas le même effet.
Je vais donc m’en arrêter là de la première partie de cet article.
J’espère que cela vous aura plu et n’hésitez pas à me dire en commentaires si vous préférez les livres papier ou numérique ou bien si vous jonglez entre les deux supports 🙂
Je vous retrouve très prochainement pour la deuxième partie de cet article, dans laquelle nous aborderons cette fois-ci la question d’annoter ses livres, qui est selon moi très lié à la thématique du livre comme objet sacré !
Sur ce, je vous dis à bientôt sur le blog 🙂
Sources
https://bm.nantes.fr/files/live/sites/bm/files/PDF/pdf_espace%20pedago/HistoireDuLivre_enseignant_def.pdf
https://actualitte.com/article/39480/distribution/une-chronologie-du-livre-numerique-des-origines-a-nos-jours
Source photos Canva