Titre : Anna Karénine
Titre original : Anna Karenina
Auteur : Léon Tolstoï
Éditeur : Gallimard
Date de publication : 1994 (dans cette édition)
Nombre de pages : 858
Quatrième de couverture
Chaque fois que Vronski lui adressait la parole, un éclair passait dans les yeux d’Anna, un sourire entrouvrait ses lèvres; et si désireuse qu’elle parût de la refouler, son allégresse éclatait en signes manifestes. « Et lui ? » pensa Kitty. Elle le regarda et fut épouvantée, car le visage de Vronski reflétait comme un miroir l’exaltation qu’elle venait de lire sur celui d’Anna.
Mon avis
Bonjour à tous ! J’espère que vous allez bien !
Ma bonne résolution de 2019, à savoir de lire plus de classiques commence plutôt bien puisque je viens d’achever ma lecture du roman Anna Karérine de Léon Tolstoï. J’en suis enfin venue à bout de ce pavé (oui, il n’y a pas d’autre mot!). Et je vous présente donc mon avis !
Nous découvrons dans ce roman la société russe du XIXème siècle dans laquelle évolue les personnages du roman. Cette société est très bien dépeinte, avec les problématiques de l’époque et les manières de vivre des différentes classes sociales. Les descriptions sont par conséquent très nombreuses et surtout très longues. Le rythme du roman en est du coup ralenti. Les scènes campagnardes sont plus que présentes et ne m’ont pas semblé particulièrement intéressantes bien que cela contribue à reconstituer une image fidèle de la Russie de l’époque.
Même si je savais dans l’ensemble à quoi m’attendre, notamment de par le fait que c’est un roman classique, j’espérais tout de même qu’il y aurait moins de longueurs et davantage de moments intéressants, intrigants, des moments qui donnent réellement envie de poursuivre la lecture. La plupart du temps, j’étais poussée à continuer par le fait que c’est un incontournable de la littérature et que ça serait dommage de s’arrêter alors que la moitié du livre est presque atteinte ! Il y avait malgré tout certains moments où ma curiosité était piquée et où j’avais réellement une motivation intérieure pour poursuivre ma lecture.
Les passages traitant de l’agriculture, de la chasse ou bien de la vie politique étaient particulièrement longs. J’avais vraiment du mal à accrocher. Je comprends bien que cela participe à reconstituer une image fidèle de la société russe du XIXème siècle mais il n’empêche que le rythme du roman n’en est que plus ralenti à mon goût.
En ce qui concerne les personnages, il y en a beaucoup dans ce roman. Ils ont souvent des surnoms et donc parfois l’identification de chacun est quelque peu compliquée ! Tous ont une personnalité qui leur est propre, étudiée en profondeur, aucun détail n’est oublié semble-t-il.
Néanmoins, j’ai eu beaucoup de mal à accrocher avec la plupart des personnages… Si au début j’appréciais Anna et Kitty, j’ai ensuite trouvé qu’elles se révélaient être beaucoup trop souvent insatisfaites, elles se plaignent tout le temps de leur situation et sont rarement pleinement heureuses alors qu’elles auraient tout pour l’être. C’est surtout ce que je reproche à Anna qui ne change pas de comportement au fil des pages alors que j’ai trouvé que Kitty s’améliorait à quelques reprises. Anna en en effet constamment insatisfaite, à s’apitoyer sur son sort comme si elle était la seule à avoir des malheurs dans sa vie. Elle cherche sans cesse des noises à Vronski, comme pour désigner un coupable de sa tristesse et de sa folie, alors qu’il n’y est pour rien. Cette situation l’exaspère d’ailleurs de plus en plus; ce qui ne l’empêche cependant pas d’avoir des attentions pour elle, malgré son comportement.
D’ailleurs, quand je lisais ce livre, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Madame Bovary de Flaubert et de faire quelques rapprochements, notamment l’insatisfaction perpétuelle de certains personnages. Il n’empêche que s’il y a bien un élément essentiel qui différence Anna d’Emma, c’est l’incapacité à faire semblant. En effet, alors qu’Emma se complait quelque part dans son malheur mais fait malgré tout semblant d’être heureuse avec Charles, Anna ne peut fait fit de ses sentiments et n’hésite pas à envoyer balader sa vie bien rangée, quitte à se mettre dans une position indélicate. C’est une femme entière, qui assume ses sentiments forts.
Plus généralement, je dois d’ailleurs dire que j’ai trouvé qu’une majorité des personnages et notamment les personnages féminins étaient très superficiels et hypocrites, certainement dû au fait qu’ils évoluent dans une société conçue comme telle. Les personnages entretiennent des relations compliquées les uns avec les autres mais au lieu de ne point s’en préoccuper et de continuer à vivre sans ces personnes, la société exige une certaine image, une sorte de bien paraître qui fait que les personnages se fréquentent malgré tout. Dans ce souci de l’image qu’ils renvoient, nombreuses sont les femmes ne voulant plus fréquentées Anna lorsque celle-ci décide de fuir avec son amant. Alors qu’elles étaient « amies » auparavant, la situation d’Anna les choque au plus haut point et elles sont incapables de passer outre, afin de soutenir Anna. C’est là peut-être le seul point où je prendrai la défense d’Anna ! Elle qui aurait eu besoin de soutien lors de cette épreuve difficile, s’est retrouvée face à un mur, sans avoir plus personne à qui parler.
Cela dit, j’ai bien apprécié le personnage de Vronski qui reste le même tout au long du roman. Il a reçu une certaine éducation et n’est pas prêt à renoncer à ses principes. D’ailleurs, bien qu’il ait une relation avec une femme mariée, il tient fermement à régulariser leur situation en passant par le mariage. Je l’ai également trouvé très attentionné et sympathique. Il fait tout ce qui est en son pouvoir pour rendre Anna heureuse, même si elle ne semble pas toujours s’en rendre compte et lui fait des remarques sur des détails.
C’est également mon ressenti pour Levine. Même si dans les « premières » pages du roman, il a parfois tendance à se plaindre régulièrement, il a finalement un bon fond et ses sentiments envers Kitty ne peuvent être plus authentiques et vrais. Lui aussi fait tout pour la rendre heureuse et lui épargner des souffrances inutiles bien que cela en soit pas aisé car elle lui mène la vie dure. En revanche, leur situation se calme vers la fin du roman. Kitty se rend enfin compte de tous les efforts faits par son mari et va donc décider d’être plus gentille, de moins lui faire de reproches.
Malgré tout, j’ai quand même trouvé un vrai point positif dans ce roman : la fin ! Et pour une fille si compliquée à satisfaire en termes de fin que je suis, ce n’est pas peu ! Je l’ai trouvé très poétique, une belle conclusion à cette oeuvre qui m’a finalement laissé sur une bonne note malgré le véritable calvaire que j’ai enduré durant les 3/4 de ma lecture !
Ainsi donc, je n’ai absolument pas réussi à accrocher avec ce roman… Il y a beaucoup trop de longueurs à mon goût et les personnages ne sont dans l’ensemble pas attachants ! Au moins désormais, j’ai lu ce classique de la littérature et j’ai pu me faire mon propre avis dessus !
Ma note : 9,5/20
Malgré mon avis négatif que ce roman, voici une citation que j’ai apprécié afin de finir sur une touche plus positive :
« Je crois, répondit Anna, jouant avec son gant, que s’il y a autant d’opinions que de têtes, il y a aussi autant de façons d’aimer qu’il y a de coeurs. »