Sous le toit du monde – Bernadette Pécassou

Titre : Sous le toit du monde

Auteure : Bernadette Pécassou

Éditeur : Flammarion

Date de publication : 2013

Nombre de pages : 283

Quatrième de couverture

Au soir du 1er Juin 2001, le roi du Népal est sauvagement assassiné avec les siens dans son Palais Royal à Katmandou. Le massacre prend des airs de tragédie antique quand on apprend que la belle princesse de 20 ans en sari bleu clair a été décapitée d’un seul coup de lame alors qu’elle tentait de fuir dans le parc. Le monde entier est sous le choc. Ce pays vivait une guerre civile opposant des va-nu-pieds à une oligarchie au prix de milliers de morts. Si les guerriers ne sont pour rien dans ce massacre royal, alors, qui a tué ?
À Katmandou, un jeune Français d’origine népalaise, Karan, croit trouver en Ashmi, étudiante originaire de la haute montagne, la personne idéale pour représenter le Nouveau Népal et sa démocratie naissante. Dans un pays où la corruption fait rage, il en fera une journaliste d’exception et, sans l’avoir voulu, précipitera sa fin tragique. Une vieille anglaise, un étrange veilleur de nuit, les personnages se croisent dans les ruelles, des ombres assassinent et disparaissent tandis que de riches occidentaux continuent de gravir l’Everest.

Mon avis

Bonjour à tous ! J’espère que vous allez bien ! 

Aujourd’hui, je vous retrouve pour vous parler De sous le toit du monde, un roman dont l’intrigue prend majoritairement place au Népal. Je n’ai pas l’habitude de lire ce genre de roman mais puisque j’affectionne beaucoup ce pays, je n’ai pas hésité à me lancer ! 

Ainsi, nous partons à la rencontre de plusieurs personnages. D’un côté, nous avons Ashami, une jeune fille népalaise dont la famille est originaire des montagnes et qui est venu à la grande ville afin de faire des études et de trouver un bon travail. De l’autre côté, il y a Karan, cet homme qui a toujours vécu en Europe mais qui a des racines népalaises. Alors qu’il n’avait jamais trop songé à ce pays, cela va brusquement s’imposer un jour à lui et venir bousculer toute sa vie. 

Je me suis tout de suite attachée à Ashmi, une jeune fille adorable et avec une force de caractère incroyable. Elle se bat pour ses convictions, peu importe ce que cela en coûte. Elle est profondément courageuse et forte moralement car elle traverse toutes les épreuves qui s’imposent à elle, même les plus difficiles. Alors qu’elle vit dans un pays où la place des femmes est inexistante, elle n’hésite pas à se créer à sa place, allant à contre courant et s’attirant les foudres de tout le monde. 

Le point de vue de Karan est également très intéressant car beaucoup plus européanisé. Il est donc plus facile de rentrer dans cette histoire car en tant que française, j’avais globalement la même vision que lui sur ce pays et surtout la même grille culturelle de compréhension. 

La vision de Jane Bista est aussi très utile dans ce récit. J’ai trouvé que cela apportait une autre dimension, comme une sorte de recul, à la manière d’un sage. 

Dans ce livre, l’auteure n’a pas cherché à embellir la réalité. Au contrainte, c’est la réalité toute crue qu’elle nous dépeint ici. Une vie de misère parfois ou bien d’opulence, tout dépend dans quelle caste on naît. Le Népal est un pays dans lequel les classes sociales ont un poids prépondérant et cela est bien retranscrit dans ce livre. Une caste détermine et conditionne tout ou presque dans notre vie et il est bien difficile de s’en échapper. Tel est ainsi le désir de Ashmi en allant faire des études à Katmandou. C’est une jeune femme moderne qui a vu de ses propres yeux ce qui l’attendait si elle devenait femme au foyer et qui ne désire en aucun cas subir ça à l’avenir. 

D’ailleurs, l’auteure aborde aussi la place des femmes au Népal, une place comme je le disais précédemment inexistante. Contrairement aux pays occidentaux où la femme a plus ou moins son mot à dire et trouve de plus en plus sa place dans la société (à grands renforts de coups de coudes), ce n’est absolument pas le cas dans ce pays qui vit encore dans une autre époque et surtout avec une autre culture. La femme se contente d’être une plante verte qui n’a pas le droit de parole, simplement le droit de s’occuper des tâches ménagères, de concevoir des enfants et de garder sa bouche fermée. C’est là que j’ai réellement pris conscience du poids que pouvait avoir la culture. Cette « tradition » ou cette culture de la femme à la maison est si profondément ancrée dans les esprits que l’on ne peut concevoir qu’ils puissent en être autrement. Les hommes apprécient cette place et ne souhaitent pas que cela change. 

A de nombreuses reprises dans le roman, il est question des violences faites aux femmes de la part des hommes, que ce soit leurs maris ou un autre homme. Ces violences semblent presque faire partie de la vie et cela semble n’avoir rien d’anormal. C’est réellement choquant de voir que pour le moindre mot ou regard de travers, une femme peut se faire tuer parce que cela déplait à un homme. Si cela est déjà le cas dans nos pays occidentaux, cette réalité est d’autant plus frappante dans ce pays je trouve. 

Outre ces thèmes politiques et de société, ce livre est par ailleurs une quête d’identité et une affirmation de soi, que ce soit pour Ashmi ou pour Karan. L’une cherche sa place dans cette société patriarcale et l’autre cherche ses racines dans ce pays dont il a si longtemps été éloigné. 

En plus de cela, j’ai beaucoup aimé les références à la montagne, une montagne omniprésente dans ce pays. J’ai notamment apprécié que l’auteure compare le point de vue des touristes à celui des locaux sur ce point. En effet, les touristes viennent le plus souvent dans ce pays dans le but délirant de « conquérir » la montagne, comme si ce n’était qu’un simple terrain de jeu. Cela choque en quelques sortes les locaux qui eux craignent cette montagne. La montagne fait partie de la nature, c’est un peu comme une force divine qui décide de ce qu’elle veut. Si elle a envie de créer des avalanches et d’emporter sur son passage des dizaines d’alpinistes, rien ne pourra s’opposer à cela. Les Népalais sont donc très craintifs et à la fois très respectueux envers cette montagne. Ils en connaissent les dangers pour y vivre quotidiennement et l’envie des touristes les dépasse complètement. 

Enfin, ce livre est très bien écrit et se lit facilement. Je vous le conseille, peu importe que vous appréciez ce pays ou non. Il traite de problématiques très actuelles et permet également de s’ouvrir au monde, de voir qu’il n’y a pas que notre pays et que dans le reste du monde, les choses sont parfois bien pires que chez nous…

Ma note : 13/20

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